Conseils d’éducation : éviter les bêtises

Ah les bêtises… Et oui, nous le savons tous, personne n’élève un bébé chien sans finir avec un coup de croc sur les chaises, une griffe sur le canapé, un rouleau d’essuie-tout déchiqueté ou une plante déterrée. Bien les gérer est donc un incontournable pour bien vivre avec son chiot : comment faire pour qu’il ne fasse pas de bêtises ?

Je tiens d’abord à vous rassurer sur plusieurs points :

Oui absolument tous les chiots font des bêtises ! Tout simplement car un chiot est un bébé, il ne sait pas ce qu’il a le droit de faire ou pas, et comme pour un bébé humain, il découvre le monde en le touchant et en essayant, avec sa gueule puisqu’il n’a pas de mains. Si ce n’est pas toujours agréable pour nous, c’est un réel besoin pour lui !

Oui cette phase exploratoire se calme en grandissant ! En général, elle connait déjà une grande diminution vers l’âge de 6 mois. Cependant, cela ne signifie pas que votre chiot va tout détruire jusqu’à cet âge-là, mais il est nécessaire de bien connaitre ses besoins pour l’orienter dans ses découvertes et lui apprendre les limites, c’est ce que nous allons voir maintenant.

Pour éviter les bêtises, vous avez deux missions essentielles.

La première consiste tout simplement à faire en sorte que votre chiot ne puisse pas en faire. Vous ne voulez pas qu’il gratte les plantes ? Mettez les plantes en hauteur ! Vous ne voulez pas qu’il mange les chaussures ? Rangez les dans un placard fermé !

Est-ce vraiment si simple que ça ? Oui ! Comme nous l’avons dit, votre chiot a besoin de manipuler pour découvrir le monde. A ce moment de sa vie, il aura envie de tout prendre en gueule et de tout grignoter. Mais dès lors qu’il mange une chaussure pour la première fois, pour peu qu’il ait aimé, il crée dans son esprit la possibilité de recommencer. Si votre chiot n’a jamais l’occasion de manger une chaussure parce qu’elles sont rangées, il ne créera pas cette possibilité dans son esprit, et une fois sa phase exploratoire passée, il n’aura même pas l’idée de manger une chaussure.

L’arrivée de votre chiot doit être l’occasion pour vous de ranger votre maison comme jamais ! Si votre chiot ouvre les placards, investissez dans des loquets de sécurité pour bébé, s’il grignote les meubles, mettez quelques coups de vernis amer pour lui couper l’envie. Bref, soyez plus malin que lui !

Votre deuxième mission, tout aussi importante, est d’offrir à votre chien la possibilité d’explorer. En effet, il ne s’agit pas de placer votre chiot dans une chambre d’isolement sans aucun objets ! L’exploration est, je le rappelle encore, un besoin physiologique. Priver votre chiot de ce besoin reviendrait à perturber son développement et serait le point de départ de nombreux problèmes dans le futur.

Il est donc essentiel de proposer à votre chiot des objets qu’il peut découvrir en mâchouillant. C’est à ça aussi que servent les jouets, alors ne les choisissez pas par hasard ! Choisissez d’abord des jouets qu’il peut prendre en gueule : vous pouvez anticiper sa taille adulte et prendre de gros jouet, mais il a aussi besoin de petit jouets qu’il peut facilement manipuler tant qu’il est petit. Choisissez des jouets qui lui procurent des sensations différentes : des jouets durs, mous, en caoutchouc, en bois, en tissu, faisant un bruit de papier ou un couinement. Et ne lui interdisez pas de détruire ses jouets : si votre chien aime déchirer du tissu, il est préférable qu’il le fasse sur ses peluches plutôt que sur le canapé.

Je vous conseille de ne pas lui laisser ses jouets en libre-service, mais de lui sortir 2-3 jouets à la fois pour éviter la lassitude. Évidemment, n’hésitez pas à lui acheter un nouveau jouet de temps en temps, les chiens ont tout comme nous une préférence pour la nouveauté !

Maintenant que vos missions vous sont confiées, il vous reste encore certainement une question : que faire si j’ai oublié de ranger mes chaussures et que je surprends mon chiot en train de la manger ?

Difficile de s’y retrouver quand certain mettent le chien dehors, d’autres disent « non » plus ou moins fermement et les derniers ne disent même pas un mot. A aucun moment je ne vous encouragerai à avoir le moindre geste violent envers votre chien. Pour les chiots de moins de 4-5 mois, il faut garder à l’esprit qu’il ne sait pas qu’il brave un interdit. En combinant les 4 points ci-dessous, vous verrez que vous n’avez même pas besoin d’hausser le ton.

La première chose à savoir : ne rentrez pas dans son jeu. Si votre chiot pique le papier toilette pour avoir de l’attention, n’importe laquelle de vos réactions sera satisfaisante pour lui. Pire, s’il se met à courir et que vous lui courrez après, vous jouez avec lui ! La meilleure façon de réagir à ce moment est donc de l’ignorer.

Dans un second temps, l’essentiel, c’est d’anticiper en lui apprenant le troc. Lui reprendre l’objet de sa bêtise de force, c’est rentrer en compétition avec votre chiot. Vous risquez de ne jamais pouvoir le récupérer la prochaine fois car il se sauvera ou se cachera. Pire encore, vous risquez de favoriser le développement d’une protection de ressource. Pour évitez cela, apprenez lui le troc dès son arrivée chez vous.

Attention à ne pas demander toujours le troc juste après le vol, votre chien pourrait se mettre à prendre n’importe quel objet pour déclencher un troc ! Pour éviter cela, faites le troc après avoir ignorer votre chien pendant 1 minute ou en l’appelant dans une autre pièce.

Ensuite, il vous faut comprendre son besoin : si votre chien a déchiqueté un livre, creuser dans les plantes, mâchouiller un meuble, c’est parce qu’il en avait envie. Comprendre ce qui a motivé votre chien à le faire vous permettra de lui proposer une activité similaire mais convenable pour vous.

Enfin, anticiper pour la prochaine fois ! Une fois la bêtise faite, elle devient une possibilité pour votre chien, et si ça lui a plu, il recommencera certainement, peu importe quelle a été votre réaction. Il est donc essentiel que cela soit impossible ! S’il a gratté les plantes, installez un petit grillage ; s’il a piqué les chaussettes dans le tiroir, mettez un loquet pour bébé, etc. Ces solutions sont temporaires, le temps que votre chiot grandisse.

Pour résumer, n’oubliez pas que votre chiot est un bébé en apprentissage et qu’il a besoin de vous pour le guider. Restez cohérent dans votre éducation, et avec de la patience et de la bienveillance, vous rirez bientôt de toutes ces aventures que vous avez vécues !

Conseils d’éducation : le rappel

S’il y a bien une qualité que l’on attend de son chien, c’est le rappel.

Le rappel, c’est quoi ? Votre chien maitrise parfaitement le rappel si, lorsque vous lui demander de revenir, il revient immédiatement, peu importe ce qu’il était en train de faire.

Le rappel parfait est-il indispensable ? Avoir un bon rappel, c’est la garantie de pouvoir lâcher son chien tout en garantissant sa sécurité et celle des autres. Son apprentissage n’est pas obligatoire mais elle rend la vie plus confortable. Il est indispensable de connaitre les limites du rappel de son chien pour pouvoir s’y adapter.

A partir de quand peut-on apprendre le rappel à son chien ? L’apprentissage du rappel doit commencer dès l’arrivée du chiot ! Bien sûr, on n’exigera pas de son chiot qu’il revienne immédiatement dès la première fois. Comme tous les apprentissages, il faut y aller progressivement, et toujours encourager son chien lorsqu’il fait des progrès, même si ce n’est pas encore parfait.

La première chose à faire avec un chiot est de le laisser au maximum en liberté ! Il vous suivra souvent de lui-même, car vous êtes son seul repère dans ces environnements nouveaux. Plus ce suivi naturel sera renforcé dès le plus jeune âge, plus les apprentissages seront rapides. Si vous promenez dans des lieux non sécurisés, utilisez une longe.

Est-ce que tous les chiens peuvent apprendre le rappel ? En théorie oui, avec plus ou moins de patience et de stratagèmes. Chaque chien a ses propres intérêts et ses propres prédispositions au rappel. Par exemple, un chien de chasse qui trouve une piste ne s’en détournera pas pour vos beaux yeux. De même, les chiens très explorateurs comme les Huskies ou les Shiba inu ont souvent un rappel plus long à travailler (bien sûr, ce sont des tendances, chaque chien est unique). Certains choisissent de garder leur chien en longe toute sa vie pour éviter de s’épuiser au travail et profiter pleinement des balades, c’est le choix de chacun.

Comment travailler le rappel ?

Avant de commencer la pratique, un peu de théorie :

Pour qu’un chien apprenne efficacement un nouvel ordre, il faut « l’obliger » à réussir. Évidemment, ça ne veut pas dire que l’on tire son chien par la peau du cou pour l’obliger à rentrer ! Pour obliger votre chien à réussir, il faut se creuser la tête : dans quelles conditions je suis sûr que mon chien va réussir ? Une fois ces conditions identifiées, vous les mettez en œuvre et lorsque votre chien réussit, vous le récompensez.

Il suffit donc de commencer par un exercice simple puis de compliquer petit à petit. Mais qu’est-ce qui est simple pour un chien ? Je vais vous aider un peu : il existe la règle des 3D.

La règle des 3D dit simplement que l’exercice est d’autant plus difficile lorsque l’on augmente la Distance, la Durée et la Distraction. Ainsi, il sera plus facile pour votre chien de vous écouter lorsque vous êtes dans le salon à 2 mètres de lui, que dehors à 10m alors qu’il joue avec d’autres chiens.

Il faut donc partir du niveau 0 pour petit à petit passer au niveau 1, puis 2 etc. Chaque fois que votre chien échoue un niveau, repassez à celui du dessous, même si ce niveau était normalement maitrisé. L’important est de rester dans une dynamique de réussite ! A votre avis, votre chien sera plus motivé s’il réussit 10 fois un exercice facile ou s’il échoue 1 fois sur 2 un exercice difficile ?

Passons maintenant à la pratique !

D’abord, il faut choisir un mot clé. Le prénom de votre chien n’est pas un ordre ! Ici prenons l’exemple de Saga, mon chien, qui apprend « au pied ».

En suivant la règle des 3D, vous commencerez par apprendre le mot clé à l’intérieur ou dans votre jardin, alors que votre chien est assez calme. Vous lui dites « au pied », et s’il revient, vous récompensez. S’il ne revient pas, on ne s’énerve pas, et on ne le dispute pas ! On repasse au niveau inférieur.  

En ce qui concerne le rappel, le D le plus important est la Distraction ! Lorsque vous rappelez votre chien, il était en train de faire quelque chose, parfois quelque chose de très très intéressant pour lui (renifler une odeur, dire bonjour à un inconnu ou rencontrer un copain). Ces activités sont des distractions, vous devez donc introduire progressivement des distractions de plus en plus intenses pour votre chien pour atteindre le rappel parfait.

Ce qu’il ne faut pas faire :

Ne vous énervez pas, si votre chien ne revient pas, c’est qu’il n’en a pas envie, donc si vous criez et êtes menaçant, il en aura encore moins envie… Pour la même raison, ne punissez jamais votre chien qui est revenu, même s’il a mis trop de temps !

Ne courez pas après votre chien, car souvent cela devient un jeu pour lui, et vous jouez avec lui.

Mais surtout, ne le noyez pas de “au pied” ! Plus une demande est répétée, plus elle devient banale, moins elle est écoutée… Idéalement, n’appelez votre chien que lorsque c’est vraiment nécessaire et que vous savez qu’il va revenir.

En attendant que le rappel soit parfait, je fais comment ?

Gardez votre chien en longe si vous êtes dans un lieu non sécurisé ou fréquenté.

Si votre chien ne connait pas encore le mot-clé du rappel, rien ne sert de l’utiliser : votre chien sera mis en échec et l’apprentissage sera moins efficace. Rappelez-le en l’attirant avec ce qui lui plait, cela peut-être : du mouvement (prenez une voix gaga et courrez dans le sens opposé à votre chien en tapant dans les mains), un jouet (agitez-le lorsque votre chien vous regarde), un bruit (le pouic-pouic d’un jouet par exemple), de la nourriture (agitez le sachet de friandise), etc.

SOS, on n’y arrive pas !

Pas d’inquiétudes, ça arrive ! Ce n’est pas un apprentissage facile, il y a beaucoup d’erreurs possibles, et parfois des cas particuliers demandent des techniques différentes.

En cas de difficulté, faites-vous accompagner par un cynologiste qui vous enseignera le rappel en s’adaptant parfaitement à vos attentes et à votre chien.

Pour plus d’informations :

Conseils d’éducation : utiliser une longe

Conseils d’éducation : stimuler son chien, trouver le bon équilibre

Lorsque l’on adopte un chiot, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il dorme toute la journée. Tous les chiens ont besoin d’être actifs, à des intensités différentes selon leur âge, leur race mais aussi leur personnalité. Mais il ne suffit pas de le faire courir avec des copains ! Il existe plusieurs types d’activités, plus vous les diversifier, plus les besoins de votre chien ont de chance d’être comblés, pour peu qu’il en ait envie. Mais attention à trouver le bon équilibre !

Voici quelques exemples d’activités que votre chien peut faire :

  • L’activité physique est la plus évidente, c’est le fait de bouger, que ça soit en marchant, en courant ou en sautant.
  • L’activité intellectuelle, qui correspond à la réflexion, par l’apprentissage de nouveaux tricks ou en cherchant de la nourriture dans un puzzle par exemple.
  • L’activité sociale, en rencontrant des congénères, connus et inconnus.
  • L’activité de flair, par la recherche d’odeurs ou l’exploration de lieux inconnus.
  • L’activité vocale, de nombreux chiens aiment aboyer, et trouve des occasions de le faire (plus ou moins convenables pour nous).
  • L’activité masticatoire, en mangeant et en grignotant des friandises.
  • L’activité de chasse (avec ou sans nous)
  • etc.

Chaque chien, à chaque moment de sa vie, a des besoins différents. On peut tout de même en avoir une idée globale en fonction de la race et de l’âge. Votre chien n’a donc pas forcément besoin de toutes les activités, ni en proportions égales. L’activité intellectuelle est bien plus épuisante que l’activité physique par exemple ! L’idéal, c’est d’apprendre à connaitre les besoins de votre chien pour adapter ce que vous lui proposez. Peut-être qu’il n’aime pas chercher des odeurs, mais que lui permettre d’aboyer en promenade le rendra infiniment heureux ! Peut-être que 30 minutes de promenade lui suffisent, mais qu’il ne faut pas oublier sa friandise à mastiquer chaque jour !

Diversifier les activités de votre chien en fonction de ses besoins permet de le voir s’épanouir, mais aussi de réduire certaines activités qui vous dérangent. Votre chien a une jauge d’énergie, donc si par exemple vous l’épuisez par une promenade active et une séance de tricks, il y a de grandes chances qu’il n’est plus l’énergie d’aboyer à tue-tête ! Compensez le manque d’une activité par une autre, en gardant en tête que les proportions ne sont pas les mêmes, et que certaines ne peuvent pas être réduite à 0 si votre chien en a vraiment besoin.

Ensuite, il est très important d’éviter les extrêmes, autant dans un sens que dans l’autre !

Les méfaits de la sous-stimulation sont connus : compensation sous forme de destruction, aboiement, fugue, ou même agressivité. Il est important de noter que la présence d’un jardin ne dispense pas des promenades quotidiennes. Le jardin n’est pas un lieu à explorer pour votre chien, car les odeurs s’y trouvant ne changent que très peu.

Pour stimuler votre chien en dehors de la promenade, vous pouvez par exemple utiliser le principe de “l’enrichissement du milieu” : cela consiste à cacher de la nourriture dans une pièce ou un jardin par exemple. Vous pouvez aussi utiliser les tapis de fouille ou les plateaux de jeux. N’hésitez pas à supprimer la gamelle ! Son repas entier peut être distribué sous forme de jeu, c’est beaucoup plus épanouissant.

Cependant, nous nous devons aussi d’être vigilants à l’extrême inverse : la sur-stimulation.

Un chien, surtout chiot ne doit pas être stimulé toute la journée, il a besoin de faire des pauses. Adulte, un chien dort en moyenne 12 à 15h par jour, et cela peut monter jusqu’à 20h par jour pour les chiots ! Il est nécessaire que tous les membres de la famille apprennent à respecter le sommeil du chien. Pour cela, votre chien doit disposer d’un lieu rien qu’à lui dans lequel il n’est jamais dérangé.

Mais le chien a aussi besoin d’apprendre à se calmer. C’est comme un enfant qui affirme qu’il n’a pas envie de dormir tout en baillant ! C’est le rôle de sa famille de lui apprendre à être calme à certains moments. Si cela semble si difficile, c’est parce que les hormones produites par le chien lors d’une activité donnent envie de continuer cette même activité. Bref, l’activité appelle l’activité ! Pour cette raison, balader son chiot 5h par jour parce qu’il est trop énervé n’est souvent pas la solution. Pour aider votre chien à revenir au calme, vous pouvez lui donner une friandise à mastiquer ou lui faire chercher quelques croquettes : ces activités apaisent le chien et la pression redescendra plus facilement.

Enfin, il est essentiel que l’activité proposée au chiot corresponde à l’activité qu’il aura une fois adulte. Si vous savez qu’une fois grand il ne pourra être promené qu’une heure par jour, alors ne lui donnez pas bébé l’habitude d’être promené 3h par jour. Il faut trouver le juste milieu, et veiller à ce que le chien ne soit pas contraint d’arrêter brutalement son activité à un moment donné, sauf si elle peut être remplacée par autre chose.

Pour résumer, proposez à votre chien et à votre chiot des activités diversifiées, de façon régulière mais pas excessive, en veillant à respecter sa personnalité. Tout est une question d’équilibre !

Pour plus d’informations :

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